vendredi 28 septembre 2007

De l'avantage d'être le chat

"Au commencement, Dieu créa le chat à son image. Et bien entendu, il trouva que c'était bien. Et c'était bien, d'ailleurs. Mais le chat était paresseux. Il ne voulait rien faire. Alors, plus tard, après quelques millénaires, Dieu créa l'homme. Uniquement dans le but de servir le chat, de lui servir d'esclave jusqu'à la fin des temps. Au chat, il avait donné l'indolence et la lucidité; à l'homme, il donna la névrose, le don du bricolage et la passion du travail. L'homme s'en donna à coeur joie. Au cours des siècles, il édifia toute une civilisation basée sur l'invention, la production et la consommation intensive. Civilisation qui n'avait en réalité qu'un seul but secret : offrir au chat le confort, le gîte et le couvert. C'est dire que l'homme inventa des millions d'objets inutiles, généralement absurdes, tout cela pour produire parallèlement les quelques objets indispensables au bien-être du chat : le radiateur, le coussin, le bol, le plat à sciure, le pêcheur breton, le tapis, la moquette, le panier d'osier, et peut-être aussi la radio puisque les chats aiment la musique. Mais, de tout cela, les hommes ne savent rien. A leurs souhaits. Bénis soient-ils. Et ils croient l'être. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes des chats."
Jacques Sternberg, "Contes glacés", 1974

Mes chats

Un appartement plein de bouquins, embaumant le café et au milieu duquel trône un immense canapé donc le confort est à se damner, eh bien un appartement tel que celui-là ne pourrait pas vivre sans chats.
Mais c'est peut-être moi, en fait, qui suis incapable de ne pas avoir de chat dans ma vie.
Les miens sont deux petits démons adorables, qui ont bien compris qu'il existait l'été, saison propice aux supplications devant la fenêtre et, en conséquence de leurs insupportables insistances, aux balades sur la terrasse et dans le jardin de la résidence, et qui ont aussi très bien senti que maintenant l'automne est là, et qu'il va falloir négocier des petits coins bien au chaud pour passer ses journées...
Eh bien je crois qu'hier, j'ai malgré moi fait leur bonheur à tous les deux. Arrêtée deux jours pour une petite fatigue sans gravité dûe à ma condition de future maman, j'ai hésité (pas très longuement dois-je avouer) entre un peu de rangement et de repassage et un séjour prolongé sur la méridienne de notre canapé, avec une tisane (dans une tasse toujours plus grande), une couette et "Gone with the Wind" (Scarlett est en pleine guerre de Sécession, les "Yankees" arrivent à Atlanta...).
Je m'installe donc, et quelques minutes plus tard, sans même que je m'en sois véritablement rendue compte, me voici entourée de deux boules de poils, lovées chacune à leur très particulière manière entre mes jambes, sur les plis de la couette.
L'air de rien, l'air absolument non-coupable, deux pitous résolus à ne pas lever la moustache d'un pouce à mes mouvements de gambettes... comme encastrés dans le meilleur recoin pouvant exister au monde, et décidés à ne jamais le quitter.
C'est ingrat, un chat finalement; ça s'empare de votre espace sans la moindre étincelle de remord, et ça vous évacue du sien avec la même absence d'états d'âme. Ma tisane est froide, je ne peux pas l'atteindre. Je ne veux pas bouger... Quand même, je pourrais les déranger...

lundi 17 septembre 2007

Amélie

Ma salade du lundi midi, entre mes lessives et mes préparations de cours, je l'ai mangée devant la télé (une fois n'est pas coutume, a-t-on l'habitude de dire).
Invitée de marque aux cinq dernières minutes du JT de 13h de France 2 aujourd'hui: Amélie Nothomb (pour la parution de son dernier roman en date, "Ni d'Eve ni d'Adam" chez Albin Michel)!
Impossible d'expliquer l'angoisse qui s'empare de moi lorsqu'Elise Lucet s'approche d'elle et lui serre la main.
Je crois que j'en ai tellement entendu sur les particularités de la personnalité de l'invitée que je ne m'attendais pas à ce que j'ai vécu pendant ces cinq minutes.
A ses premiers mots, à son sourire, à sa façon des plus attendrissantes de ne s'assoir que sur l'extrême bord de sa chaise, je me mets à sourire aussi.
Et mon sourire, tout comme celui de la journaliste, ne me quitte pas jusqu'à la fin de l'interview.
Amélie Nothomb est peut-être un peu timide, ou peut-être pas du tout. Elle écorche sans doute souvent les mots, trébuche et repart, mais c'est pour mieux dire exactement ce qu'elle a envie de dire. Et finalement, ça sort tout seul, tout simplement, c'est un régal à entendre, comme ça a toujours été pour moi un régal à lire!
Mademoiselle Nothomb, merci pour ces cinq petites minutes de bonheur, qui ont fait bien plus pour ma journée que ne le feront aujourd'hui ma tasse de café (oh zut, de thé) et ma sieste sur le canapé (quand mes préparations seront terminées, autant dire, quand les poules... bla bla bla bla)!

Le lundi

Contrairement à l'impression que donnent le titre et la description de ce blog, ma vie, ce n'est pas toujours café-bon bouquin-canapé. En fait, ça ne l'est presque jamais.
Aujourd'hui, comme tous les lundis, c'est aussi et surtout préparation de cours entre deux lessives et une salade vite avalée.
A vrai dire, mon bouquin n'avance plus depuis la rentrée, et le café..., eh bien le café, je n'en boirai pas ou peu pendant les neuf prochains mois...
Tant pis (ou tant mieux), ce sera tisane, ce sera thé, ou bien cela ne sera pas, et dans une grande tasse s'il vous plaît!
D'ailleurs, tout bon prof d'anglais doit savoir apprécier ce qui s'infuse.

dimanche 16 septembre 2007

Inauguration

Ah, cette odeur de café...
Cette agréable senteur de matinée énergique ou bien d'après-midi nid d'amour et pluie dehors... et cet énorme livre que je m'apprête à commencer (mensonge... à la fin du mois d'août, le soleil et la torpeur de Djerba m'ont déjà permis de bien l'avancer) dans un immense et profond canapé couleur praliné...
Voulez-vous que je vous raconte?
Oui? Alors, à vos tasses!